Introduction

Les Gorges de Régalon sont l'entaille la plus profonde dans le Massif du Luberon. On ne les voit pas de la route et on ne les reconnaît même pas quand on est à leur bord, tellement cette fente dans la roche est étroite. La partie profonde est longue de près de 700 mètres, mais on y passe près d'une heure pendant laquelle on va de surprise en surprise.

Le tour proposé sort à la première occasion vers l'ouest, on arrive à une ancienne ferme pour redescendre par un col dans la falaise et on rentre en passant la cluse de la Libaude.

Les faits

8,3 km distance totale

3 h durée de marche

290 m dénivelé totalisé

orientation moyenne

balisage 65% du tracé

30% routes forestières

20% sentiers incluant de l'escalade

20% sentiers faciles

20% sentiers de difficulté moyenne

10% petites routes calmes goudronnées

dangers rochers à grimper

enfants oui, mais c'est long

utile équipement pique-nique

indispensable chaussures de montagne, équipement rando et eau

Coordonnées GPS WGS84 des points de départ et d'arrivée 43.75896956689384,5.156695641090914

Téléchargements

Transports en commun

L'accès au Gorges du Régalon se trouve le long de la route au nord de la Durance. Ici ne circule que la ligne 908 entre Cavaillon, Cadenet, Pertuis et Cucuron une dizaine de fois par jour. L'arrêt de bus le plus proche des gorges s'appelle Logis Neuf. Descendre du bus et traverser le Canal de Carpentras et tourner à droite. Après moins de 400 mètres suit la route qui mène vers l'accès aux Gorges de Régalon. On peut couper à travers quelques pins là où le canal fait un crochet. Nous retombons sur le début du parking des gorges. Ici commence la randonnée décrite plus bas. Informations pour le bus sous Zou!.

Accès en voiture

L'accès aux Gorges de Régalon se trouve au nord de la Durance entre Avignon et Manosque. Plus précisément, c'est entre Cavaillon et Pertuits sur la commune de Cheval-Blanc. Un panneau pointe vers les gorges à partir de la route D973.

Parkings utiles

Le parking des gorges à la Tuilère est au bout de la route d'accès et à la bifurcation à droite. Les places au début et avant le croisement sont les plus ombragées durant la journée et surtout l'après-midi. Le parking est gratuit, mais il peut être très vite plein en saison et durant le week-end.

Conseils

Ces gorges sont très connues et l'engouement pour ce site n'est brisé que par les longues années de fermeture forcée à cause de chutes de pierres. Ces problèmes peuvent revenir à l'ordre du jour à tout moment, l'érosion avance. La verticalité des parois et les racines de végétation rendent ce passage risqué à tout moment.

Il y a plusieurs passages avec des rochers à grimper. Cela peut poser des problèmes aux personnes moins expérimentées. Ce n'est pas une simple balade. Il n'y a aucune aide dans ces passages délicats.

Le balisage jusqu'au gorges et dans les gorges est clair et évident. Il est bien moins présent ou inexistant sur le reste du tour. L'orientation est alors parfois difficile même si on se rend très vite compte d'une erreur.

À la sortie des gorges, on n'a fait qu'un peu plus du quart du tour entier. Il faut donc encore disposer de ressources pour le reste du tour!

Les gorges sont orientés vers le sud. Le signal GPS y est assez bon pour les circonstances.

Toute la région est une zone à fort risque d'incendie de forêt. En période estivale, mais aussi en dehors de celle-ci par sécheresse ou vents forts, l'accès aux massifs forestiers est réglementé. Ainsi des routes peuvent être interdites à la circulation et/ou des sentiers interdits aux randonneurs. Information actuelles: Carte d'accès aux massifs forestiers du Vaucluse. La carte montre les couleurs vert, jaune, orange et rouge qui correspondent à des niveaux de danger.

Les sections

1. Gorges de Régalon en montée
2. À la Ferme des Mayorques
3. Descente vers la Libaude
4. Retour par la Roquette et Rioufret

Section 1: Gorges de Régalon

➙ 2,5 km ... 1 h 10 min ➚ 125 m ➘ 5 m ↝ facile

5% petites routes calmes goudronnées, avec balisage

5% sentiers faciles, avec balisage

5% routes forestières, avec balisage

5% sentiers faciles, avec balisage

5% routes forestières, avec balisage

75% sentiers incluant de l'escalade, balisage aléatoire

On avance vers le grand parking des gorges et on cherche l'accès au chemin aux panneaux à gauche. Le chemin est clair.

Le sentier balisé se trouve soit dans le lit du ruisseau du Régalon, soit à gauche de celui-ci.

On arrive plus loin dans une oliveraie et on voit devant les rochers formant la partie basse des gorges.

Rester ici sur la piste et ne pas revenir dans le lit de la rivière, ni passer dans les champs d'oliviers.

Pour finir, on est guidé par des barrières vers l'accès aux gorges. Les diverses positions données par la suite sont indiqués en minutes de marche depuis ce début des gorges. Le comptage est large avec des pauses pour prendre des photos.

L'entaille des gorges commence immédiatement. Un panneau rappelle les dangers et la fragilité du lieu. Puis, on marche simplement au fond du canyon creusé ici il y a six millions d'années lors de la montée des Alpes. Les parois sont encore éloignées, mais leur hauteur est tout de suite impressionnante.

Les gorges ne sont pas rectilignes. Après quelques instants, on est dans un milieu beaucoup plus sombre. Ce n'est qu'après plusieurs minutes qu'un peu plus de lumière pénètre dans une zone un peu plus large. La lumière du soleil est aussi barrée par divers arbres et lierres qui poussent au bord de la falaise et dans les parois.

Dans une de ces zones ouvertes suit cinq minutes après le début des gorges une marche de rochers consolidée par des concrétions calcaires. La roche a l'air lisse, mais elle n'est pas glissante. Le passage le plus aisé est en bas au centre et en haut à gauche.

À huit minutes, on passe sous un grand rocher coincé deux mètres au-dessus du fond des gorges. C'est d'autant plus surprenant que les gorges sont ici largement ouvertes sinon.

Peu après suit un autre rétrécissement.

À dix minutes, il faut monter un plan incliné à gauche d'un gros rochers. Comme avant, la roche n'est pas lisse en dépit de son aspect arrondi.

À 12 minutes se trouvent des rochers récemment tombés dans les gorges, leurs faces présentent des cassures fraîches. Cela nous rappelle que l'érosion est un travail continu. Actuellement ce n'est plus l'eau qui taille activement les gorges. Ce sont les différences de température et les racines des plantes qui grignotent surtout la partie haute des parois.

Il faut aussi regarder par terre. Le sol est jonché de pierres de tailles différentes et le terrain devient de plus en plus irrégulier.

À 15 minutes, nous entrons dans un tunnel naturel qui semble d'abord très sombre, mais on en arrive vite au bout.

La sortie nord est en avançant tout droit sans prendre la montée en sens inverse.

Juste après suit le passage le plus étroit des gorges. À certains endroits deux personnes ne peuvent pas se mettre côte à côte. Des pierres qui ne semblent pas plus grosses que des ballons de foot sont coincés à divers hauteurs entre les parois qui restent resserrés jusqu'en haut.

Les parties étroites alternent avec des zones plus larges. Le bord visible change aussi constamment. Cela rend la randonnée divertissante.

Il est rare de voir le bord haut de la falaise au soleil. Ce n'est possible qu'aux zones plus larges.

Les choses un peu plus compliqués commencent non loin en amont.

À 29 minutes, il faut monter un autre amas de pierres coincés entre la paroi de droite et un rochers plus grand à gauche. C'est un peu vertical, mais assez étroit pour bien pouvoir se tenir.

À 31 minutes, il faut monter un amas coincé dans cette zone étroite. Ce n'est pas difficile parce que l'on peut bien se tenir.

Dans la minute suivante, les gorges se resserrent massivement tout en inclinant leur boyau. Dans cette zone se trouve un autre amas de rochers et c'est le passage le plus délicat du tour. Des morceaux de bois aident à monter vers un premier rocher, puis il faut se faufiler et continuer à monter en grimpant sur la droite.

À 35 minutes, nous arrivons dans une zone élargie par des grottes des deux côtés. Les gorges restent par la suite moins hautes et elles sont plus larges.

D'énormes lierres prennent racine au fond du canyon tout en exposant leurs feuilles beaucoup plus haut dans la falaise.

À 40 minutes, nous arrivons à la première possibilité de sortir des gorges à 239 mètres d'altitude. On peut ici sortir vers l'est et le Vallon du Canebier. Ce n'est cependant pas un retour rapide vers le point de départ car il faut avancer en gros jusqu'à Mérindol avant de pouvoir revenir vers le parking au pied des falaises.

Nous continuons donc au-delà de l'ancienne borne et du poteau indicateur récent vers le nord et en direction de l'Agarnier.

Après une heure, on franchit une barrière de l'office national des forêts et un peu plus haut se trouve un grand carrefour. Nous tournons ici à gauche.

Section 2: Ferme des Mayorques

➙ 1,5 km ... 25 min ➚ 85 m ➘ 10 m ↝ moyenne

40% sentiers faciles, sans balisage

60% routes forestières, sans balisage

On part donc de la grande place vers la gauche. Pourtant aucun panneau ne marque ici quoi que ce soit. Une balise en croix indique que le GR6 ne passe pas par ici.

Notre chemin présente quelques balises vertes privées. Il sort par un vallon latéral.

Après un peu plus de cinq minutes, le chemin tourne brusquement à gauche. Quelques minutes plus tard, on peut de nouveau tourner à gauche vers un point de vue naturel un peu plus ouvert car la forêt est ici moins dense. On voit aussi vers la partie haute des Gorges de Régalon et la crête du Massif du Luberon.

Nous revenons cependant vers le chemin qui continue encore deux minutes vers le sud avant de tourner à droite et de prendre la direction ouest.

On voit parfois des marques vertes sur fond blanc sur les arbres. Ce ne sont pas des balises, mais des limites de domaines forestiers. En dépit de ce manque de balises, le chemin est évident.

Cinq minutes plus loin, on arrive près de murs en pierre sèche et des champs assez secs. Il y a ici plusieurs chemins et pistes parallèles. On se tient de préférence à droite quand on sort du chemin le long de la limite du domaine forestier. Une piste agricole est maintenant notre chemin. Elle reprend très vite la direction vers l'ouest.

Cette piste agricole n'est pas tout à fait droite. On passe quelques cèdres qui sont descendus de la crête du Luberon.

Juste après ces cèdres se trouvent des curieux rochers calcaires avec des boutons sur la droite.

La piste monte un peu et passe un peu à gauche pour reprendre ensuite la direction ouest.

On arrive sur un portail de bestiaux. Droit devant on voit la Ferme des Mayorques qui est notre prochaine étape. Le vieux panneau de l'autre côté du portail interdit le passage, mais il n'y en a pas du côté duquel nous venons. Nous en avons parlé en 2023 à une garde de l'ONF rencontrée plus bas et elle disait vouloir s'en occuper. Si des interdictions sont visibles en montant des Gorges de Régalon, il faut passer plus loin au sud (donc à gauche) au plus tard à la sortie de la forêt sur les champs.

Le portail de la ferme est ouvert. Elle se trouve sur un plateau calcaire aride à peine cultivable. La ferme a toujours été très isolé, mais l'utilisation de cette terre difficile s'explique par l'impossibilité de cultiver la vallée de la Durance à cause des crues intempestives avant sa régulation avec divers barages sur la Durance et le Verdon à partir des années 1960.

On tente de redonner vie à cette ferme par le biais d'associations et avec l'aide du parc naturel régional du Luberon.

Les parties en pierres apparentes sont la bergerie, la partie plus moderne est le logement du berger.

Sous l'ancienne étable se trouvent des panneaux qui expliquent la tentative de faire revivre l'activité de cette ferme. C'est d'autant plus difficile avec le changement climatique, le manque d'eau est flagrant sur ce large plateau calcaire au sud sous la crête du Luberon.

Section 3: Les Mayorques - La Libaude

➙ 1,8 km ... 40 min ➚ 30 m ➘ 180 m ↝ moyenne

50% sentiers de difficulté moyenne, balisage rare

50% sentiers faciles, sans balisage

À partir de la Ferme des Mayorques, nous sortons du portail et nous marchons ainsi principalement vers le sud et d'abord vers Barrié. Nous sommes de nouveau sur un chemin balisé, ici en jaune.

Le chemin balisé est en légère montée vers un col à peine perceptible marqué par un poteau sans panneau et un grand cairn.

Le terme Crau désigne en provençal une étendue plane et caillouteuse recouverte d'herbe qui est un lieu de pâturage plus ou moins abondant pour les troupeaux de moutons et de chèvres.

En montant, on voit retour sur la crête principale du Luberon ouest.

Nous continuons cependant tout droit vers le sud.

De l'autre côté du col, la pente est plus perceptible et on arrive dans une brèche.

La descente en lacets rapide et chaotique. Le chemin passe assez loin à droite sous la brèche.

On a d'ici une bonne vue sur la plaine de la Durance.

En arrivant sur un replat un peu plus terreux, nous sommes devant une bifurcation. Nous prenons la direction de la balise en croix jaune à droite. Nous quittons donc de nouveau le sentier balisée.

Ce chemin est bien visible et très plat. Il ondule entre arbres et rochers en direction ouest. Ne pas descendre par des rochers à gauche.

Ce chemin de chasseurs descend plus loin plus franchement vers une piste forestière. On prend ici à gauche et en descente.

Cette piste à peine carrossable fait un large virage pour nous amener à travers la Cluse de la Libaude. Un courant d'eau a percé ici la barre rocheuse de manière perpendiculaire. De part et d'autres de la cluse monte une haute crête rocheuse longue de 500 mètres des deux côtés.

On voit le passage naturel mieux du côté sud.

Section 4: La Libaude - Rioufret

➙ 2,5 km ... 40 min ➚ 45 m ➘ 90 m ↝ moyenne

40% routes forestières, balisage aléatoire

25% sentiers de difficulté moyenne, sans balisage

15% routes forestières, balisage rare

20% petites routes calmes goudronnées, balisage rare

La piste forestière est peu après bétonnée pour passer dans le Gour. C'est une petite portion de canyon formé par le même ruisseau qui a percé la cluse plus loin en amont.

La piste nous mène en légère descente vers la Roquette. Nous passons cependant au-dessus pour prendre la Piste du Riouffret (ou Chemin de la Montagne).

Quand nous sommes sur cette piste plus haute, c'est le moment de regarder à droite. On voit dans la crête plus loin au sud un trou dans la roche et le mur restant d'une tour médiévale.

Ce pan de mur est tout ce qui reste du de la Tour de la Roquette.

Le territoire de Cheval-Blanc, la commune sur laquelle nous nous trouvons, faisait partie des possessions des Comtes de Toulouse puis du Comtat Venaissin. Il a été une frontière avec le Royaume de France, dont il subsiste les ruines de cette tour de guet à la Roquette.

Nous nous tenons à gauche sur le chemin quand la piste descend à droite. On évite ainsi une perte en hauteur.

On retrouve la piste forestière un peu plus loin, mais pour la croiser. On évite ainsi de monter à Barrié.

Le petit chemin descend d'abord vers une sorte de trou qui semble avoir été une mine d'ocre. Il faut monter ici d'abord à gauche.

Quand les buissons deviennent plus denses, il faut tourner à droite.

Ici commence une rude pente. On fait ainsi une trentaine de mètres de dénivelé positif. C'est bien la dernière montée de la journé!

Nous retombons sur la piste forestière aux Bastides. Quelques minutes plus tard, nous passons le hameau de Rioufret. Le nom signifie ruisseau frais et il y a ici une source d'eau potable, la seule sur tout ce tour.

Quelques minutes plus tard, nous sommes de retour au point de départ.

Sources et informations supplémentaires

Ne partez pas sans de bonnes cartes topographiques: le tour se trouve sur les cartes IGN "Cavaillon Fontaine-de-Vaucluse", échelle 1:25000, 3142OT et "Salon-de-Provence", échelle 1:25000, 3143OT.

Si on ne veut pas s'encombrer de cartes en papier, il est aussi possible d'utiliser des applications cartographiques. C'est d'une part l'application Géoportail de l'IGN. Elle a cependant besoin d'un accès au réseau de données et c'est parfois difficile dans les gorges ou les lieux reculés.

En alternative, on peut utiliser des applications stockant les données sur le portable directement. Elles ne sont en général pas gratuites, mais ne coûtent pas grand chose. Nous utilisons principalement OSMAnd. Il est possible d'y joindre des courbes de niveau, l'ombrage du relief, les balisages et d'autres. Il faut beaucoup de place pour stocker ces données sur le portable.

Bien sûr, il faut aussi avoir accès aux satellites pour le signal GPS pour toute application. Dans certaines gorges, ce n'est pas le cas. Il ne faut donc pas se fier à la position affichée, mais lire la carte sur le portable comme on la lirait sur le papier. La plupart des applications sont disponibles pour Android et iPhone. Les applications permettent en général d'enregistrer la trace parcourue et aussi d'afficher les fichiers GPS proposés avec chacune de nos randonnées.

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