Le Monastère St.-Paul-de-Mausole et l'asile de Van Gogh
Site culturel et historique
30 min
ombre
Description
Un monastère avec une église et un cloitre très provençal vaut déjà le détour. Tout cela vaut le voyage sachant que l'on peut entrer ici dans la chambre où Vincent van Gogh peint ses séries d'œuvres les plus célèbres. Sa chambre et son atelier d'artiste sont remis à l'état d'antan.
L'artiste était admis ici l'année avant sa mort précoce. Il faut savoir, que le monastère était un hôpital psychiatrique dès 1605, privatisé sous la même fonction à la Révolution Française. Il sert encore aujourd'hui d'hôpital.
L'église garde son style roman provençal, même si la façade est remanié au 18e siècle en style Renaissance. Le clocher-tour roman lombard au toit pyramidal est couvert de lauze calcaire. Le chevet et ses trois absides sont aussi couvertes de dalles calcaires.
À l'est du cloître se trouve un jardin qui fleurit merveilleusement au printemps. L'étage au-dessus des galeries du cloitre contenait les chambres particulières de l'asile avec vue sur le jardin et le cloître. Vincent van Gogh résidait ici.
Le prix d'entrée est de EUR7,- en 2022.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6667)
Allée d'accès à l'ancien prieuré de St. Paul de Mausole
La légende
Un certain Paul, fuyant l'invasion des Vandales du 5e siècle, se réfugie au diocèse d'Avignon. Alors qu'il travaille la terre, des émissaires de l'église viennent lui offrir la succession de l'évêque Torquantus. Paul repousse cette haute dignité et fichant son bâton dans le sol déclare qu'il acceptera d'être évêque quand son gourdin aura fleuri. Des fleurs s'épanouissent sur le bâton desséché et Paul, s'inclinant devant la volonté ainsi manifestée, devient l'évêque dont on célèbre la fête à Saint-Paul-les-Trois-Châteaux.
L'hypothèse historique
Le site de Saint-Paul-de-Mausole jouxte la citée gréco-romaine de Glanum. À cette époque, une source attire les pèlerins venus supplier la déesse Valetudo de leur accorder la santé. Cette croyance païenne survit pendant des siècles, jusqu'au moment où des chrétiens d'origine de Glanum fondent ce prieuré qui a toujours eu pour mission le soin des personnes rejetées et en particulier des malades mentaux. Le prieuré prend alors la succession du lieu où se reposent malades et pèlerins païens, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La certitude historique
En l'an 982, la chapelle Saint-Pierre citée dans la charte de l’évêque d'Avignon nommée Warnerius est donnée au monastère bénédictin de Saint-André. Il s'élève autour de cet édifice au 11 siècle un monastère dédié à Saint-Paul Apôtre et non à Saint-Paul-Tricastin. Dès son origine, ce prieuré accueille les aliénés, les malades et les démunis.
En 1080 l'église est dite pour la première fois Ad Mausoleum, vocable particulier, en raison de la proximité de son antique monument voisin: le Mausolée des Julii. Grâce à de nombreux documents conservés très longtemps au Palais des Papes d'Avignon, on retrouve dix siècles d'existence de ce monastère en quatre périodes:
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6670)
Clocher et cloître de St. Paul de Mausole
- Celle des chanoines et des 14 prévôts de 1080 à 1317.
- Celle des archidiacres de 1317 à 1605 avec les nombreux pillages du 16e siècle.
- Celle des franciscains observantins de 1605 à 1791. À propos d'un édit du Roi visant à la suppression de certains monastères d'hommes, le Conseil de la Communauté de Saint-Rémy rédige en 1768 une motion concernant Saint-Paul-de-Mausole à l'archevêque d'Avignon, le priant de maintenir les moines franciscains de l'ordre mendiant des observantins, à perpétuité dans cette ville où ils reçoivent des pensionnaires dans leur couvent, les personnes qui ont le malheur de tomber dans la démence et même ceux qui sont enfermés par lettre de cachet.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6671)
Dans le cloître de St. Paul de Mausole
- Celle des laïques et des Congrégations religieuses. Confisqué pendant la Révolution Française comme bien national, sa vente en 1791 entraîne l'expulsion des moines et la méfiance des familles des malades. Le docteur Mercurin rachète le site en 1807 et le dynamise pendant quarante ans. En 1852, le préfet des Bouches-du-Rhône prend un arrêté par lequel l’établissement de Saint-Paul demeure autorisé comme asile privé uniquement consacré aux aliénés, pour 50 hommes et 50 femmes. Conformément à la loi de 1838 et l'ordonnance de 1839, différents médecins et laïques associés aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, puis de Saint-Joseph-de-Vesseaux à partir de 1866, prennent en charge l'établissement. Solidaires, ils protègent, développent la structure depuis cette période afin de poursuivre, sans interruption, cette mission ancestrale, d'accueil et de soins des malades mentaux.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6674)
Chapiteaux en branches de vin dans le cloître
Accès en transports en commun
Il y a une dizaine de liaisons par jour entre Avignon et St. Rémy sur la ligne 707 et une autre entre Arles et Cavaillon sur la ligne 704. Informations sous Zou!. L'arrêt unique se trouve au sud-ouest du centre-ville et s'appelle République.
Du bus, il est possible de rejoindre le site en un quart d'heure. Ce chemin d'accès est aussi affiché sur la carte de cette page.
En sortant du car, nous suivons d'abord l'allée de platanes dans le sens inverse des aiguilles d'une montre autour du centre, un panneau pointe ici vers Cavaillon. Prendre ensuite la première à droite en direction de l'Office de Tourisme. Après un long mur sur la gauche, nous tournons à gauche dans l'avenue Pierre Barbier. Nous restons sur cette rue et traversons le petit Canal des Alpilles. Au croisement suivant, nous avançons dans le chemin Marie Gasquet (panneau cul-de-sac). Nous gardons cette direction et avançons finalement sur le chemin en bordure du mur du Prieuré de St. Paul de Mausole qui n'est plus carrossable. On arrive plus haut sur une étroite rue goudronnée, ici à droite et après encore à droite pour arriver à l'entrée du monastère.
Accès en voiture
St. Rémy-de-Provence est affiché de toutes parts. En venant de Cavaillon, d'Avignon ou d'Arles, on prend la direction du centre et vers Glanum. Avant d'arriver au site romain, on tourne à gauche vers la clinique et l'ancien prieuré de St. Paul de Mausole.
Parking
Il y a un parking gratuit le long du mur ouest du site de St. Paul de Mausole et quelques autres places se trouvent après le mur d'enceinte sur la route au sud (à droite). En arrivant le matin, on devrait trouver de la place ici, les visites du monastère débutent après 9h30.
Un grand parking se trouve aussi près du site de Glanum quelques mètres plus loin à gauche sur la route de Maussane, il est cependant payant.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6673)
Une fenêtre donnant dans le cloître
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6675)
Chapiteaux formant des oiseaux dans le cloître
Le cloître intérieur date du 11e et du 12e siècle. Il compte parmi les plus remarquables de la région. Les chapiteaux sont ornés de nombreux thèmes symboliques. Au centre se trouve un jardin médiéval bien entretenu.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6672)
Arcades du cloître de St. Paul de Mausole
Le monastère est modifié plusieurs fois et reconstruit la dernière fois au 19e siècle.
Vincent van Gogh, est interné, sur sa demande au Pavillon des hommes de mai 1889 à mai 1890.
La guerre de 1914/1918 transforme en partie Saint-Paul en camp de prisonniers de guerre, ou tout au moins en camp d'internés d'origine alsacienne. C'est ainsi que le docteur Albert Schweitzer, célèbre pour sa vie consacrée aux Africains, est assigné à résidence à Saint-Paul-de-Mausole.
Pendant l'occupation du midi de la France de novembre 1942 à août 1944, Saint-Paul est utilisé par les troupes allemandes comme lieu de casernement. Les malades sont dispersés vers la maison mère des sœurs de Saint-Joseph en Ardèche et dans les hôpitaux psychiatriques environnants.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6676)
Chambre de Van Gogh à St. Paul de Mausole
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6677)
Baignoires de l'ancienne clinique psychiatrique
Fidèle à son histoire, victorieux des épreuves du temps, et même rajeuni pour de nouvelles tâches, ce solide monastère de l'époque romane devenu Maison de Santé gérée par une association à but non lucratif continue activement sa mission de prévention et de lutte contre les maladies mentales. L'institution emploie plus de cent quarante personnes et accueille quotidiennement plus de cent trente patientes et résidentes dans les services de courts séjours psychiatriques (cliniques Saint-Paul et Van Gogh), et la Maison d'Accueil Spécialisée des Iris. Ceux-ci ont été totalement rénovés et construits entre 2001 et 2005 en accord avec la Commission des Monuments Historiques et de l'Architecte des Bâtiments de France.
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6668)
Partie ancienne de la clinique psychiatrique de St. Paul de Mausole
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6669)
Sculpture Le voleur de tournesols de Gabriel Sterk
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6679)
Champ de lavande et l'ancien prieuré de St. Paul de Mausole
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6678)
Ancien prieuré de St. Paul de Mausole vu du jardin
Aucune reproduction autorisée sans l'accord écrit de l'auteur. (id6680)
Champ d'iris et l'ancien prieuré de St. Paul de Mausole