Histoire du lieu

Cette chapelle est le seul vestige du Monastère du Groseau fondé en 684 par Petronius, évêque de Vaison-la-Romaine. Le monastère est détruit en 739, puis reconstruit en 1032.

La présence d'une abbaye en ce lieu n'est pas fortuite. Dès les temps préhistoriques, une source aussi abondante que celle du Groseau a dû être à l'origine d'un culte rendu aux divinités de la terre et de l'eau. Une stèle votive gallo-grecque témoigne de ces croyances antérieures.

Description

La chapelle, quant à elle, est rebâtie en 1150. Un plan inhabituel réunit en fait deux massifs de maçonnerie carrés accolés l'un a l'autre.

Le plus petit au sud (la chapelle Saint-Jean Baptiste, construite au 11e siècle) vouté en berceau brisée et doté d'une petite absidiole remarquable par le nombre et la qualité de ses motifs décoratifs. Cette chapelle constitue une sorte de chapelle annexe au sud du massif principal.

Le plus grand (la Chapelle Notre Dame du Groseau) est constitué d'un chœur a plan centré surmonté d'une coupole à huit pans coupé. Les angles sont décorés de petits pilastres qui se rejoignent autour de l'oculus central. Le passage du plan carré au plan octogonal se fait grâce à des trompes soigneusement appareillées et décorées des symboles des quatre évangélistes, sculptés en un style naïf. La nef carrée est terminé à l'est par une grande abside voûtée en cul de four. Dans la travée de chœur est installé un ancien autel votif pré-romain, sur lequel est gravée une inscription gallo-grecque dédié au dieu celte Graselos. La chapelle est surmontée d'un clocheton roman décentré.

Les piédroits de l'arcade qui relie les deux chapelles portent des statues représentant peut-être saint Victor et saint Benoît (jusqu'au 16e siècle, en effet, le monastère appartient à l'ordre bénédictin de Saint-Victor de Marseille).

Outre ce plan inhabituel et la présence d'éléments sculptés du 12e siècle, et probablement de réemplois antiques en extérieur sous la corniche de la toiture, les deux chapelles présentent la particularité de conserver sur leurs murs intérieurs quelques traces de décors peints. Ces derniers, très fortement altérés par un décapage des surfaces au 20e siècle, sont néanmoins suffisamment bien conservés pour permettre leur description et tenter de comprendre leurs modalités d'exécution.

Les deux chapelles ont fait objet de restaurations diverses entre 1853 et 1957.

La Chapelle du Groseau est fermée au public pour une durée indéterminée en raison de travaux de restauration. La raison est le changement de la structure du sol avec le changement climatique.

Avant, elle était ouverte tous les jours en juillet et août et sur réservation à l'office de tourisme de Malaucène hors de cette période.

Mais il est possible d'accéder au site.

Devant la chapelle Notre Dame du Groseau, un porche surmonté d'une une terrasse est le résultat d'un réemploi d'une construction accolée jusqu'à la fin 19e siècle sur sa façade (la maison de l'Hermite). Cette chaire extérieure témoigne du des forts pèlerinages au 19e siècle.

De cette terrasse, il est possible de voir l'intérieur de la chapelle quand celle-ci est fermée. Il faut passer le mur qui sert de rambarde, puis balancer sur le faite du mur (photo) pour se trouver sous la baie centrale. Il est alors possible de lever une caméra ou un téléphone portable pour photographier à travers la fenêtre.

Le premier pape d'Avignon, Clément V (1305-1314), y séjourne souvent et y fait même construire un palais.

Une curieuse boîte à lettres au nom de se pape se trouve à l'accès au site.

Il n'y a pas de transport en commun desservant le site.

Nous sommes sur la route entre Malaucène et le versant ouest du Mont Ventoux. L'accès le plus rapide est par Avignon, Carpentras et Malaucène.

Prendre la direction du Mont Ventoux en arrivant sur Malaucène. On quitte très vite le centre habité et la route monte en ligne droite vers le Mont Ventoux. Dans cette ligne droite est la chapelle sur la doite.

Il faut stationner au bord de la route.

La source du Groseau

L'histoire de Malaucène et de sa vallée est intimement liée à la présence de là source du Groseau (lo Gronzèu). À l'époque gallo-romaine, ses eaux alimentèrent la cité de Vaison. Canalisé depuis longtemps, le ruisseau (lo Riu des Malaucéniens) a permis l'arrosage des terres et le développement d'industries au 19e siècle.

La source est aujourd'hui un parc avec un grand parking et un restaurant de l'autre côté de la route. Le parc est calme et le grand bassin d'eau claire est souvent visité par des canards.